article par Gaël ISAMBERT "La formation interinstitutionnelle : de l’alliance formative à l’émergence d’une illusion groupale"
Travailler en MECS, Maisons d'enfants à caractère social
(sous la direction de NOËL TOUYA et FRANCIS BATIFOULIER) - GUIDES SANTE SOCIAL - éditions DUNOD
EXTRAIT parution 2020
Dans un contexte grandissant de « consommation et d’instrumentalisation de la formation », voire d’une individualisation de la demande (validation des acquis de l’expérience, formation postée, formation en situation de travail, formation ouverte à distance via Internet et Skype, et plus récemment encore avec la mise en place de la réforme de la formation continue et la création du compte personnel de formation), la mobilisation des groupes de formation en tant qu’organe vital de la vie psychique des institutions semble se restreindre. En exaltant la performance individuelle, et l’évaluation de la personne déconnectée du groupe dans lequel elle est pourtant en constante interaction, les nouvelles méthodes de gestion ont déstructuré le travail collectif.
Nous le verrons ce n’est pas sans conséquences sur la vie psychique des institutions et leur fonction métaphorique de transformation. Cela agit comme un découplage tragique des opérateurs institutionnels : individuel-groupal ; dedans-dehors, interne-externe, institutionnel-organisationnel.
Nous allons tenter de rendre compte ici d’un processus expérimental de formation, qui a réuni durant plus de quinze ans un organisme de formation : l’Association de Développement du Soin Psychique Familial (ADSPF) et un collectif de plusieurs associations émanant de divers secteurs d’activité sur un territoire défini.
Quels en ont été les principes organisateurs et désirants ? Comment ce cadre « hors-norme » peut-il encore répondre aujourd’hui à une réalité professionnelle en termes de solidarités subjectives appareillées autour d’un objet commun …

